Les coûts réels du nucléaire
Les récents rapports de la Cour des Comptes sur les coûts réels de l’électricité nucléaire, et de l’Autorité de Sureté nucléaire confirment la justesse de l’analyse de EELV sur ces sujets.
Le rapport de l’ASN, publié début janvier, liste les investissements nécessaires à la sécurisation des centrales et sites nucléaires existants, dans une optique post-Fukushima. Si l’ASN ne demande aucune fermeture immédiate de site nucléaire, la liste est longue des investissements à réaliser, et le ton est ferme : l’ASN surveillera le rythme et la réalité des investissements. On n’ose imaginer ce que cache cette fermeté… Les investissements à réaliser ont été évalués à 10 milliards € minimum.
La Cour des Comptes, elle, pointe les incertitudes qui demeurent sur le coût réel de démantèlement des centrales, de la gestion des déchets nucléaires, et de la prolongation de la durée de vie des 58 réacteurs d’EDF. Didier Migaux, président de la Cour des Comptes et ancien député socialiste isérois le souligne dans un entretien accordé au journal « le Monde » le 31 janvier : « Quels que soient les choix retenus, des investissements importants sont à prévoir pour maintenir la production actuelle, représentant a minima un doublement du rythme actuel d’investissements de maintenance. Ce qui fera augmenter le coût moyen de production de l’ordre de 10 %. La Cour souhaite que les choix d’investissements futurs ne soient pas effectués de manière implicite, mais qu’une stratégie énergétique soit formulée et adoptée par le gouvernement, de manière explicite, publique et transparente. »
EELV plaide pour un arrêt du nucléaire et une réaffectation des investissements nécessaires à la sécurisation et à la prolongation du parc nucléaire actuel vers d’autres sources d’énergies, renouvelables et non polluantes, et aux économies d’énergie. L’illusion de l’indépendance énergétique procurée par le nucléaire se heurte à l’absence d’uranium sur le sol français.
Trop cher, trop incertain, trop polluant : le nucléaire doit être abandonné à terme. La réflexion doit désormais porter sur : comment en sortir, par quoi le remplacer, que faire de la filière nucléaire.